vendredi, août 24, 2007

mardi, août 21, 2007

C'était Dublin : en faits

L'Irlande, finalement, c'est très pertubant comme pays.
Enfin, surtout Dublin.
D'abord, les gens ne sont pas censés causer comme nous. Ben non. Ils causent l'angliche normalement.
Pire, leurs panneaux sont écrits en deux langues, angliche et Irlandiche, encore plus illisible, avec plein de voyelles de partout.
Mais ça, c'est la théorie.
En pratique, il y a plus de Français à Dublin qu'à Grenoble.
C'est une horreur, on n'est jamais chez les autres, même quand on n'est pas chez soi.

Ensuite, l'Irlande est une île et Dublin un bord de mer (cela dit, c'est pas prouvé, on n'a jamais réussi à la voir, la mer).
Du coup, on est réveillés le matin par le cri des mouettes et des goélans. Ca fait bizarre, surtout sans la mer.
Ensuite, le temps change toutes les cinq minutes.
Je n'exagère pas. Il peut faire super beau, chaud et tout, tu rentres vite mettre des sandales, tu sors, il pleut des cordes et la température a baissé de 7°.
Véridique.
Du coup, on s'habille à couches, et on oublie les sandales.
Cela dit, ça ne m'a pas empéchée d'en acheter, des sandales.

Bref.
Evidemment, avec ce temps de chien, la cuisine locale ne fait pas dans le léger.
C'est facile, ils mettent des patates de partout !
Si.
Même avec les lasagnes !
Même avec les patates (la purée est servie avec des patates au four).

Bien entendu, on boit du thé constamment, avec du lait et du sucre, c'est comme ça et puis c'est tout.
Heureusement, ça réchauffe.

J'oubliais, ils conduisent à gauche, et ne roulent pas très vite, mais il faut être prudent quand on traverse, car on ne regarde jamais du bon côté.
En Irlande, l'avortement est interdit, mais les paris non. Du coup, il y a des échoppes de bookmakers un peu partout et on peut parier sur tout et n'importe quoi.

Les bars s'appellent des "pubs", ils sont énormes, souvent à plusieurs étages et on y boit la bière à la "pinte" (sérieux).
Heureusement, il est interdit de fumer partout et on respire bien en buvant sa bière.

Les Irlandais ont l'air plutot sympas, mais je n'en ai pas vu beaucoup. Ils ont un accent à couper au couteau et il est parfois difficile de les comprendre, mais ils répètent sans rechigner.

Je crois bien que j'y retournerai.

C'était Dublin : semaine 2

Je reprends le rythme doucement après un week-end découverte épuisant.

Samedi, nous avons marché le long des quais en cherchant la mer, que nous n'avons jamais pu atteindre !
Nous étions sur le mauvais quai, celui qui est bloqué par un canal, juste avant la mer. Rires.
Le soir, fête de l'école d'été. Pas terrible. Des rencontres intéressantes avec des profs, dont un me touche particulièrement. Il ne me regarde d'abord pas. Puis je trouve un passage dans sa muraille et ses yeux ne me quittent plus. Je n'ai jamais vu une telle intensité dans un regard.

Dimanche, nous sommes partis voir un site monastique du VIe siècle, au milieu de magnifiques lacs, dans les montagnes du Sud de l'Irlande. Au final, 1h de car aller, 1h de car retour, des tonnes de touristes, de la pluie par intermittence mais des paysages superbes et une balade de près de 6km. Ca fait du bien.

Je suis devenue la "leader charismatique à plans foireux".
Je me sens quant à moi monitrice de colonie de vacances.
C'est épuisant.

Hier soir, du coup, je suis allée manger seule au restaurant, dans un italien pas loin. Au moment où j'allais commander, un de mes anciens profs est entré.
Je ne le connaissais pas vraiment, mais j'avais croisé son fantôme dans toutes les équipes où j'ai travaillé.
Ca crée des liens, une proximité à distance, une complicité dans les choix.
J'ai osé l'interpeller. Il a réagi avec plaisir.
Petit moment magique.
Nous avons mangé ensemble, nous nous sommes découverts et le temps est passé très vite.

Deux jours, deux rencontres d'exception.

La vie est pleine d'accélérations.

C'était Dublin : l'après-midi (2)

Je repense au cours de ce matin, sur la phonologie, la science qui étudie la langue parlée. C'était fascinant. Je me suis posée beaucoup de questions, liées à notre stage chorale et au travail sur la voix. Je ne sais pas encore quoi en faire, mais j'ai très envie d'en discuter avec quelqu'un.

En particulier, je me demande si les harmoniques que l'on entend lorsque l'on chante existent aussi quand on parle et si elles n'auraient pas une part de responsabilité dans les difficultés rencontrées dans l'analyse de la parole.
Je n'y connais rien, alors je peux me permettre d'avoir l'air de poser des questions intelligentes.

Le prof est bizarre, mais passionant, il porte un chapeau de cow boy à lacet, un costard clair et des petites lunettes à monture or. Il a une barbe et ses cheveux blonds frisés sont coiffés sagement sur le côté. Hier, pendant une pause où je voulais lui poser une question, il s'est mis à gesticuler sauvagement, l'air parfaitement affolé. Une guèpe le suivait partout, il a paniqué.

C'était drôle.

lundi, août 20, 2007

C'était Dublin : l'après-midi

Je suis assise sur un banc, dehors, à l'ombre.
Il fait un temps superbe, doux et frais.
Il ne doit jamais faire vraiment chaud ici, mais c'est assez agréable.
Mamie devrait venir vivre à Dublin, elle s'y plairait.

La mer n'est pas bien loin. On ne la voit nulle part, mais on la sent.
Il y a des relents marins, mais aussi les goélans qui se promènent sur les pelouses, l'air plus frais, le vent constant.
J'ai décidé de ne pas aller au cours sur l'évaluation aujourd'hui, le sujet traité ne m'intéresse pas. J'irai demain.
J'attends donc midi tranquillement.
Ma copine S. est partie lire, les garçons ne se sont peut-être même pas levés.

Trouver du temps est assez compliqué.
Les visites de musées et de lieux historiques ferment à 17h et la connection Internet n'est pas disponible dans les chambres.
Conséquence : je dois choisir entre écrire et visiter, entre visiter et travailler.
J'essaye de faire un peu des trois, en mettant la priorité sur le travail, les rencontres (très peu pour l'instant) et l'écriture.

Il me restera toujours ce week-end pour visiter.
Nous voulions louer une voiture pour traverser l'Irlande et visiter le Connemara, mais cela semble démesuré, à la fois en temps et en km.
Un membre de l'équipe d'accueil de l'école d'été nous a conseillé d'aller plutot à Glendalough, un lac où se trouve un monastère, au milieu des "montagnes", à 1h de Dublin en bus.
L'idée me plait. Le site a l'air magnifique.

C'était Dublin : le matin

Sans réveil, j'ouvre un oeil vers les 7h, me rendors, sursaute vers 7h30 et m'extirpe du lit pour prendre une douche.

Dès ce moment, j'ai l'impression d'être en retard.
Je ressentais la même chose à St Amant.
Je me cours après.

La salle de bain fait 3 mètres carrés, ce n'est pas un espace où l'on a envie de passer du temps.
Je me trouve moche, grosse.
Je regarde dehors, les quelques bouts de ciel que j'aperçois m'encouragent à m'habiller chaud.
Des fois, le temps se dégage dans la journée, il fait alors meilleur et mon moral remonte.

En attendant, j'ai les pieds tout gonflés d'être compressés dans des chaussures à chaussettes.
Je craque, tant pis, je mets des sandales.

Je prépare mon sac avec l'ordinateur portable, les cours, une bouteille d'eau. Un peu moins de 10kg en tout.
Pour l'instant, il va rester dans la chambre, je reviendrai après le petit déjeuner.

Je sors, toque à la porte de S., en face de la mienne, et nous partons petit-déjeuner dans l'air frais du matin et les cris des mouettes. Il est 8h.

Nous habitons dans Trinity College. C'est un ilot historique plutôt piéton et calme, bien que touristique, dans une ville trépidante.
Cela dit, il nous faut toujours 5 à 10 minutes pour aller d'un endroit à l'autre, quelle que soit notre vitesse. C'est très bizarre, comme un ralentisseur interne dont nous ne sommes pas conscientes.
Nous longeons un premier espace pelousé à l'anglaise : un stade de rugby. Impossible de marcher sur l'herbe, encore moins d'y courir, c'est interdit en ce moment : "ressemage". J'ai une excellente excuse pour ne pas faire de jogging le matin. J'ai emmené mes baskets qui courent vite pour rien.
Nous passons entre deux bâtiments de deux étages et longeons un petit parc, de nouveau interdit de piétinement.
De nouveau un passage entre deux batiments, puis un dernier espace herbeux, et la petite place de l'entrée de Trinity College apparaît.

Le petit déj est servi sous forme de self-service dans un hall qui nous fait vraiment penser à celui d'Hogwarts, dans Harry Potter, très haut, avec des murs recouverts de bois à mi-hauteur et 4 rangées de tables et des tableaux d'anciens Présidents de l'Université. C'est assez imposant, mais un peu bruyant.
Nous y retrouvons d'autres participants de l'école d'été, profs ou étudiants. Nous ne nous mélangeons pas trop, par fatigue, principalement. Beaucoup parlent boulot, recherche, résultats. Nous nous sentons un peu exclus.
Un thé, deux toasts et des céréales plus tard, nous revenons à nos chambres, nous laver les dents et prendre nos sacs pour rejoindre l'amphithéatre sous-terrain où aura lieu notre premier cours, à 9h.

Il n'y a pas de liaison Internet dans nos chambres, seulement dans les salles de cours.
Mais j'ai à peine le temps d'écrire un petit message avant que le prof n'arrive et que le cours ne commence.


Je suis arrivée lundi après-midi, j'ai donc raté le premier cours de la semaine. J'ai assisté à certains cours sans intérêt mardi et je suis enfin en vitesse de croisière mercredi.

De 9h à 10h30, j'assiste donc à un cours assez général sur la linguistique informatique, donné par un Américain très sympa. Son cours est très vivant, très intéressant. Il m'aide à comprendre de nombreux sujets que je ne faisais que survoler avant.
Pause thé, toilettes, puis nous reprenons à 10h45 avec un cours beaucoup moins agréable, sur les méthodes d'évaluation en linguistique informatique, donné par une Portugaise dont l'anglais est hésitant. Nous ne sommes qu'une quinzaine et nous dormons. J'écris.

A 12h15 ce sera de nouveau la course pour déjeuner. Nous avons fait quelques courses chez Marks & Spencer hier à midi, nous avons donc de quoi manger dans le frigo commun à nos chambres. Aujourdhui ce sera bébés tomates, bébés carottes, excellent tarama, fromage anglais et poulet aux herbes chimique puis brugnon. Et un thé.

Je ne sais pas s'il fait beau dehors.
Hier nous avons mangé nos salades au bord de la pelouse, devant le musée de l'Université, où se trouve apparemment l'un des plus vieux livres au monde, le livre de Kells.
J'irai le voir plus tard, dès que j'aurai un peu de temps.

Il est 11h50, il y a une heure de décalage avec la France, il est encore 10h50 pour vous.
Grodoudou doit être levé, il a RDV chez l'ophtalmo.
Mamie doit se préparer doucement.
Mère doit profiter de la vue depuis son balcon.
La chatte à trois pattes doit ronronner sur le fauteuil.


Là-bas c'était Dublin, le matin.