lundi, juin 25, 2007

Ce dont je ne peux pas parler

Je viens de faire le repassage.
La dernière fois, c'était il y a trois jours et je me faisais du souci parce que Ratatouille jouait avec le fil du fer et j'avais peur qu'elle se le prenne sur la tête.
Je lui ai mis une tape sur les fesses et je l'ai emmenée dehors pour qu'elle joue avec Mogwaï.

Samedi matin, une copine est venue les nourrir et elle a trouvé Ratatouille morte.
La tête ensanglantée.

Ce n'était pas le fer.

Nous sommes rentrés en urgence. Voir. Essayer de comprendre.
Mais je ne comprends rien.

L'odeur, les traces sur son cou. Tout désigne le gros chat noir non castré qui entre parfois chez nous. Elle aura voulu défendre son territoire et se sera pris une raclée.
Mogwaï ? Sûrement pas.
Elle l'adorait.
Et puis il y avait cette odeur, et la violence de la scène : la copine dit que l'appart était sans dessus dessous.

Un chien ? Mais comment aurait-il pu passer les murs du jardin ?

Tout est possible.
Je n'étais pas là.

Je n'étais pas là non plus quand Poutch a fini par mourir. Bien sûr, je l'ai soutenu pendant sa lente agonie, la Leucose avance à petits pas, elle laisse le temps de dire adieu.
Mais je n'étais pas là.

Je sens une malédiction sur cet appartement, sur moi.
Rien n'y pousse.

Je vois cet enfant que nous n'aurons probablement jamais.

Je vois la petite courir en tous sens pour échapper à son assaillant, nous chercher partout et finir par mourir devant cette putain de porte où nous aurions dû apparaître.

Je n'étais pas là.