mercredi, octobre 04, 2006

Ah, les vaches ! (où Grodoudou squatte mon blog)

Le frigo crie famine, il faut lui injecter sa dose hebdo de vitamines, sous forme de produits laitiers, légumes, poissons. Ma belle et moi avons décidé de manger sain et simple. Chargé de la chasse, ce premier lundi d’octobre, j’en déduis la tâche aisée… erreur !


A première vue, pourtant, tout semble facile, du parking strié aux caisses plastifiées, il suffit d’arpenter l’hyperépicerie, d’empiler et de payer... Grave erreur !

On traverse des rayons où on ne voulait pas aller, la rue des chips est parallèle à l’avenue des jus de fruits, face au boulevard des apéros. Je débouche sur la place aux légumes, ici tout est normal, l’industrie de l’agromangeaille n’a pas commis de forfait, tous les légumes naissent libres et égaux dans leurs cagettes et bronzent sous les néons. Que du naturel !

Vite, au fromage !

Fastoche ! Je voulais de la Fêta, celle avec sa belle boite labellisée, avec le soleil et la mer évoquant le pays d’origine des gens heureux de manger de la fêta.

Allez , tiens j’en prends deux, qu’on se lâche à table ! Hop !


Bien plus tard, rentré au nid, j’entends ma douce vocaliser en ouvrant l’armoire à froid : « AAARGGH !!!!!!!! mékestafé !!!!!!! Noooooon !!! »

J’avise la cause de l’ire, il s’agit de la fêta, achetée il est vrai, sans lunettes. Elle est presque pareille que d’hab, mais estampillée « 8% !!!!!!!! »

Les salauds, ils ont osé ! Même sans lunette j’aurais jamais pensé que les margoulins de l’industrie du manger feraient de la Fêta light ! mais pourquoi faire ? a t-on déjà vu un Crétois ou un Grec obèse ?

J’avoue mon angoisse à trouver un vrai produit laitier dans le rayon hypermachisé [NDT : machisé, comme macho ?], outre mon manque de lunette au bon moment, j’entretiens une culture de la conso d’un demi siècle, où lorsqu’on demandait à l’épicier un litre de lait, il vous remettait illico…un litre de lait. Y avait pas d’erreur, ni d’enjeu, ni de pression, vu qu’on achetait toutes et tous le même lait des mêmes vaches.

Puis est arrivé le lait demi-écrémé, jeune frimeur tirant la langue à son vieux frère « entier », en passe de devenir le ringard du lait. Comme si ça ne suffisait pas, le beurre est entré dans la danse, au goût noisette, on s’est pas méfié, puis sans cholestérol, et là, le terrorisme culinaire et diététique a commencé !

J’angoisse, la semaine prochaine je dois acquérir du beurre et de la crème et affronter la galaxie des produits du rayon frais. Qu’est ce que ces salopes de vaches et de chèvres auront encore inventé ? de l’écrémé au laser ? du lait plus blanc que blanc ? va savoir !

Ces bêtes sont maquées dans des multinationales concurrentes, rivalisant de messages bios et traquant en matraquant le quidam de discours diététiques.

Le quidam cinquantenaire, à lunette, qui d’ailleurs s’est encore fait avoir la semaine passée. Il a ramené à sa douce du lait aux oligo éléments [NDT : non, aux Oméga 3, c'est quoi, au fait, les Oméga 3 ?], additionnés de vitamines à la con.


Les vaches et les chèvres sont encore pliées de rire !


Bon, la semaine prochaine pour les courses :

  • un coup de boule à la première vache qui rit ou fait semblant

  • je mets mes lunettes

  • je demande crânement du beurre gras et de la crème qui fait mal au foie


Vive le beurre ringard ! Honte à la malbouffe ! Quand les vaches et les chèvres seront au régime, mangeront de l’herbe light, j’aviserai… non mais.


[NDT : ça fait un peu vieux syndicaliste, trouvez pas ?]

Aucun commentaire: