mardi, octobre 24, 2006

Engagement

Hier soir, je suis allée voir Bamako, un film de Abderrahmane Sissako, qui met en scène un procès contre la Banque Mondiale et le FMI dans la cour d'une maison malienne.
Mouais.

Le film n'est pas mauvais, il serait même plutôt émouvant et intelligent, s'il n'était pas aussi, comment dire... fouillis.
Il veut en dire trop, entremélant pour faire style et se perdant.
Il ne respecte même pas le rythme de ce qu'il veut décrire.

Ca m'énerve.
Ca m'énerve d'autant plus que ce film aurait été nécessaire s'il avait été bon.

En fait, il faudrait n'en garder que les premières minutes, où une écrivaine appelée à la barre analyse très finement la situation et la décrit avec des mots précis, beaux, utiles.

Elle-même est très belle, dans son boubou clair, ses yeux brillants d'intelligence, sa voix posée et son vocabulaire évident. Une vraie Afrique, vibrante de culture et de rythme.

Une femme force, qui en appelle une autre, celle qui intervient après le film, Julie Castro, du Comité d'Action contre la Dette du Tiers Monde (CADTM).
Cette petite brune au look très sage des étudiantes en droit sait non seulement parler, mais elle possède son sujet sur le bout des doigts. Elle donne des chiffres, des références précises, ne caricature pas, ne simplifie pas.
J'aime sa démarche, son honnêteté intellectuelle, son débit parfait et son vocabulaire précis, adapté.

Je suis rarement épatée par un orateur, quel qu'il soit. Je les trouve souvent démagos, caricaturaux, voir méprisants envers leur auditoire. Même si je suis d'accord avec eux, ils me hérissent les poils et me donnent envie de hurler à l'imposture, à la recette.

Rien de tout celà ici.
Juste l'absolue nécessité d'informer.

Je ne suis pas une oratrice comme Julie ou la dame en boubou (si vous connaissez son nom, ça m'intéresse), alors allez voir par vous-même, c'est important :
http://www.cadtm.org/texte.php3?id_article=22

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